A l'heure où l'équipe de France de hockey sur glace dispute le Championnat du Monde Elite en Slovaquie, la nouvelle recrue offensive des Dragons de Rouen, Bastien Maïa (22 ans, 1m88, 80 kg), s'est établie à Rouen, sa ville natale.
Après sept années passées à l'étranger dont six en Finlande, le fils de Pierrick Maïa, Dragons de 1991 à 1998, est revenu en France en novembre dernier pour poursuivre son développement.
Non-retenu en Bleu pour le mondial, le jeune international (18 sélections) qui ne cache pas son envie de retrouver le maillot tricolore au plus vite, s'est confié à rhe76.com sur son retour à Rouen, ses ambitions, son parcours...
Être le fils d'un joueur qui a marqué une génération de supporters rouennais et revenir s'établir comme joueur à part entière 20 ans plus tard ne semble pas être une crainte pour lui. Au contraire. Une source de motivation. Entretien.
rhe76.com : Te voilà de retour à Rouen sous le maillot jaune et noir après ton départ en junior en 2012. Quel est ton sentiment ?
Bastien Maïa : Ca fait plaisir. Je suis content de revenir à Rouen et de remettre le maillot rouennais en tant que pro. Quand j'étais petit, je venais à la patinoire et je regardais l'équipe pro avec de grands yeux. Aujourd'hui, les aléas du sport font que je suis de retour, donc très content.
rhe76.com : Quel contact as-tu conservé avec Rouen depuis tout ce temps ?
B. M. : Je rentrais régulièrement voir ma famille quand je pouvais durant l'année et en fin de saison en avril, j'allais voir les matchs de Playoffs généralement.
Je suis aussi resté en contact avec certains joueurs avec qui j'ai joué à l'époque à Rouen ou lors de la préparation estivale au CEOPS : Vincent Nesa, Julien Msumbu... des gars avec qui j'ai joué quand j'étais plus jeune.
rhe76.com : Raconte-nous brièvement ces sept dernières années loin de Rouen...
B. M. : Je suis parti à 15 ans en Finlande. J'ai passé 4 ans dans l'équipe HIFK d'Helsinki. J'aurais pu rester mais j'avais en tête d'aller à l'université aux Etats-Unis. C'est ce que j'ai fait mais ça ne s'est pas vraiment passé comme j'aurais pu espérer.
J'aurais pu rester une année de plus mais j'ai décidé de rentrer en Finlande. J'ai eu l'opportunité d'aller à SaiPa. J'avais un contrat Liiga mais je savais que j'allais jouer avec les juniors.
Au fur et à mesure, j'ai performé, j'ai eu l'opportunité de monter en Liiga et d'y retourner régulièrement. Mais en février l'année dernière j'arrête ma saison. Je me suis fais opérer de l'épaule. Du coup, immobilisé pendant 6 mois. J'ai repris début septembre avec SaiPa, mais j'ai eu un peu de mal à revenir.
Le timing n'était pas très bon et je n'ai pas eu l'opportunité de rester en Finlande. Du coup, pour moi l'essentiel était d'avoir du temps de jeu. J'ai fait le choix de revenir en France pour jouer et continuer de me développer. C'est là que j'ai rejoins Amiens.
En fin de saison c'était clair dans ma tête, si je restais en France, je voulais venir à Rouen. Et j'ai eu la chance d'avoir une offre que j'ai acceptée.
rhe76.com : Tu disais revenir en Magnus pour franchir un cap. Ton objectif a-t-il été atteint ?
B. M. : Je ne sais pas si je l'ai atteint totalement, mais pour continuer de me développer et passer un nouveau cap, je pense que c'était mieux pour moi de rester en France et d'aller voir un peu plus haut. Dans une meilleure organisation et une meilleure équipe pour jouer au hockey.
C'est un choix réfléchi. J'ai parlé avec mon agent et l'objectif était de rester en France pour jouer et chercher à être performant. Je veux continuer de me développer. On verra après ce qui présente pour le futur.
rhe76.com : Comment trouves-tu le niveau français par rapport à ce que tu as cotoyé en Finlande ? Qu'est-ce qui change ?
B. M. : L'aspect financier n'est pas négligeable. On sait que dans les plus grosse ligues il y a plus d'argent, donc tu attires de meilleurs joueurs, plus de coachs, plus de staff médical aussi, donc un meilleur suivi... Tout est fait pour que tu te concentres uniquement sur ce que tu as à faire sur la glace lors des matchs et des entraînements. C'est forcément une grosse différence.
Sur la glace, pour avoir joué la fin de saison dernière en France, c'est visible que le niveau a augmenté et que ça se rapproche petit à petit de se qui peut se faire à l'étranger. Notamment avec Rouen et Grenoble. Le parcours de Rouen en CHL l'an dernier a prouvé que le niveau de la ligue et des grosses écuries avance d'années en années.
rhe76.com : Comment décrirais-tu le joueur que tu es ?
B. M. : Comme un attaquant qui apporte offensivement, qui aide à marquer ou à faire des passes à mes coéquipiers. Je joue ailier, à gauche ou droite. Je peux être passeur ou buteur en fonction avec qui je joue. Je m'adapte
J'ai beaucoup appris défensivement en Finlande, avec un jeu plus structuré et des systèmes où il n'y a pas le droit à l'erreur. J'ai pris de la maturité par rapport à ça même si je reste jeune et que j'ai encore beaucoup à apprendre.
Après, je dirais bon patineur, qui voit plutôt bien le jeu, plus voué à être un attaquant offensif plutôt que défensif.
rhe76.com : Sur quels aspects souhaites-tu encore progresser ?
B. M. : L'expérience compte énormément au hockey et ne pourra venir qu'en jouant au fil du temps. Je veux continuer à prendre de la maturité dans mon jeu, faire les bons choix au bon moment, être le plus constant possible. Continuer à me développer physiquement aussi. J'ai encore beaucoup à travailler en dehors de la glace.
rhe76.com : Ton père a-t-il joué un rôle dans ton retour à Rouen ou dans ta carrière en général ?
B. M. : Il est content que je revienne à Rouen. Mais avant tout, que ce soit dans le hockey ou dans la vie, il est là pour moi en tant que père. Ce qui compte pour lui avant tout, c'est que je sois heureux.
Il a été joueur donc il peut me dire des petites choses par moment, mais comme un père, en aucun cas comme un conseiller. Il n'a rien à voir dans mon retour à Rouen. J'ai un agent pour ça avec qui on a bien fait les choses. C'est sûr, ça lui fait plaisir que je joue à Rouen. Après je ne vais pas me mentir, mon but c'est de faire mieux que lui.
PORTRAIT CHINOIS
- Loisirs, passe-temps favoris en dehors du hockey ? Passer du temps avec ma famille et mes amis. Jouer au tennis et au golf.
- Ce que tu ferais si tu n'étais pas hockeyeur ? J'avais pensé à faire kiné mais c'est trop compliqué avec la médecine. Je ferais des études de commerce, comme je le fais encore actuellement.
- Une routine particulière ? Oui quand je m'équipe avant un match, je fais toujours les mêmes choses dans le même ordre, avec ma crosse... Mais je ne suis pas superstitieux.
- Ton numéro : Le 18 normalement. Parce que c'est le jour d'anniversaire de ma petite soeur et le mien aussi, car on est nés le même jour.
- Ton meilleur souvenir de hockey ? La médaille d'or au Championnat du Monde D1B à Megève et la Coupe de France avec Amiens l'an dernier.
- Ton moins bon souvenir de hockey ? Défaite au tournoi PeeWee avec Rouen à 12 ans, en 1/2 finale (1-0) devant pas mal de monde... Alors qu'on avait l'équipe pour aller au bout.
- Ton joueur modèle ? Quelques joueurs NHL que je regarde mais pas de joueur fétiche. Un peu mon père aussi forcément avec de vieilles cassettes.
- Tes films/séries préférés ? Intouchables et Coach Carter.
- Ton plat préféré ? Le ragoût espagnol. Je ne sais même plus quelle viande c'est. Il y a une sauce au vin aussi. Ma grand-mère fait ça et j'aime beaucoup. Voir irez regarder la recette sur internet.
- Ton groupe ou ta musique préférée ? Rap US. Drake.
- Un mot pour les supporters pour finir ? J'ai très hâte de redécouvrir l'île Lacroix de l'autre côté et devant le meilleur public de France. C'est une atmosphère spéciale. J'espère qu'il y aura beaucoup de partisans pour venir nous soutenir et nous aider à réaliser une grosse saison.